Deux descentes exceptionnelles réalisées sur le versant méridional des Grandes Jorasses
À 1 heure du matin, les trois amis s’élancent, skis sur les sacs, pour près de quinze heures d’effort et 3 000 m de dénivelé. Leur objectif n’est autre que de dévaler deux fois la face sud des Grandes Jorasses, depuis la pointe Hélène (4 045 m) et la pointe Croz (4 110 m). Deux sommets de la liste des 82 “4 000” des Alpes, que Vivian Bruchez cherche à parcourir intégralement à ski. Une façon de rendre hommage au terrain de jeu qu’offrent les Alpes aux amoureux du ski de montagne qui, comme eux, sont en quête d’aventure et de sensations fortes.
Les descentes sur cette face sud, réputée pour sa verticalité et ses conditions souvent changeantes, sont un véritable défi. Les skieurs doivent non seulement faire preuve d’une technique irréprochable, mais aussi d’une grande capacité d’adaptation face aux imprévus. La cordée, composée de Vivian, Boris Langenstein et Gilles Sierro, a su tirer parti de leur expérience commune pour naviguer avec aisance dans ce terrain exigeant. Chaque virage, chaque saut, est une danse avec la montagne, un moment de communion avec la nature qui les entoure.
Des conditions printanières parfaites en ce début novembre
« On n’a pas arrêté de se dire que c’était dingue d’être là un 1er novembre, avec une neige de printemps idéale », raconte le Chamoniard de la bande et instigateur de cette « mission », qui, la veille, parcourait le Val Ferret et le Val Veny à vélo électrique pour photographier l’état des conditions. La météo a joué en leur faveur, offrant un manteau neigeux exceptionnel qui a permis une glisse fluide et rapide. Les conditions printanières, bien que surprenantes pour cette période de l’année, ont été un véritable cadeau pour ces skieurs aguerris.
Arrivés sur l’épaule reliant leurs deux rampes de lancement de la journée, la cordée décide de gravir les deux longueurs de corde nécessaires pour atteindre le vrai sommet de la pointe Hélène. Ce moment de préparation est crucial, car il permet de s’assurer que chaque membre de l’équipe est en phase avec les objectifs de la journée. La camaraderie et la confiance mutuelle sont des éléments essentiels pour réussir une telle expédition, et le trio en est bien conscient.
Une parfaite maîtrise du massif du Mont-Blanc
Aussi belle soit la glisse et aussi majeures soient les lignes qu’ils peuvent dévaler, Vivian Bruchez, Boris Langenstein et Gilles Sierro aiment souligner l’esprit de camaraderie qui les anime. Le trio avait déjà été ensemble à la Dent Blanche il y a près d’un an et demi et avait ri comme rarement en montagne. Cette complicité, forgée au fil des expériences, leur permet de se soutenir mutuellement dans les moments difficiles et de partager les joies des réussites. Chaque descente est une célébration de leur amitié et de leur passion commune pour le ski.
Quelque peu frustré de ne pas être parti en expédition cet automne, Boris lorgnait sur la moindre occasion pour aller skier en altitude. Épauler son pote Vivian dans sa quête des 4 000 est devenu une priorité pour lui. La montagne, avec ses défis et ses beautés, est un terrain d’expression pour ces skieurs qui cherchent à repousser leurs limites tout en profitant de la nature. La face sud des Grandes Jorasses, avec ses paysages à couper le souffle, est le cadre idéal pour vivre ces moments intenses.